Message du 26 juillet

Bien chères  amies, Bien chers amis,

 

Je suis heureux de vous partager quelques nouvelles récentes du Foyer de Paix, à Kambehe. Certaines sont douloureuses et d'autres viennent comme pour nous consoler, nous donner du punch.

 

En effet, je vous écris au moment où ma famille prépare le deuxième anniversaire ( 29 juillet 2019) du décès de mon petit-frère Robert Mpongo. Aujourd'hui,  le 26 juillet 2021, c'est mon beau-frère  Séraphin qui nous a quittés, à  45 ans, après plusieurs années  de souffrance.

 Nous avions longtemps souffert de le voir souffrir sans pouvoir l'aider à se rétablir. Sa naissance à l'autre vie, est pénible pour nous mais, en même temps, une libération pour lui et pour ma petite sœur Minique. Cette dernière n'avait que son atelier de couture pour faire soigner son mari  scolariser et nourrir ses enfants. Elles sont nombreuses, les femmes qui vivent ce genre de vie et qui bénéficient du soutien spirituelle, matérielle et psychologique au Foyer de Paix. Ma sœur venait au Foyer de Paix, deux fois par semaine, comme formatrice et le reste de temps, elle le passait dans son atelier, en ville.

 

Les jeunes au chômage dont les ex-enfants soldats bénéficient, eux aussi, de notre accueil, de notre apprentissage et de notre accompagnement (3A). Ils sont répartis sur notre site selon les talents de chacun : en apiculture, en pisciculture, en techniques agricole, en informatique  en menuiserie, en maçonnerie, etc.

 

Les photos en annexe rendent compte de l'harmonie et de la bonne humeur entre ces jeunes congolais, rwandais et burundais sur notre chantier. Il s'agit de notre projet, dans le milieu rural, d'une école de rattrapage scolaire et d'initiation à l'entrepreneuriat. Un projet qui entre dans notre perspective de recherche-actions sociales : comment les études universitaires peuvent-elles répondre aux questions sociales et contribuer aux conditions plus humaines chez les personnes plus vulnérables.

 

La même démarche est proposée aux différents groupements  de femmes. 

A part les activités agricoles, l'entretien de l'espace écologique qui leur donne droit à  une prime mensuelle et à des aides ponctuelles, elles font le petit commerce et cotisent pour alimenter leur caisse de solidarité. C'est dans la même caisse que le Foyer de paix pose un geste de soutien lorsqu'il dispose d'un supplément de dons ou des fruits de nos activités génératrices de revenus. C’est le cas de vente de briques sur notre terrain, à Nyangezi. Un premier pas vers l'autofinancement  mais surtout une création d'emploi pour tant de familles démunies.

 

Notre école maternelle est devenue une vraie école de paix et de joie. Elle est renforcée par les activités périscolaires qui font du Foyer de Paix une famille de vie où il fait beau vivre. 

J'en profite pour apprendre comment demeurer prêtre au service des pauvres  en découvrant mes propres fragilités, mes limites et ma grâce. 

 

Merci pour ce que chacune et chacun de vous  apporte à cette belle mission de paix et de réconciliation. 

 

Que Dieu vous bénisse et vous protège.

Amicalement, 

P. Roger Rubuguzo Mpongo